Reflexions sur la prière

24 novembre 2011

Petit lexique des mots associés à une * en bas de page

Reflexion sur la prière à partir de cette émouvante vidéo

Résumé de la vidéo :

La baleine, prise au piège, est libérée du filet de pêcheur, par un petit couteau et une poignée d'hommes munis d'une volonté de fer ! Puis elle retrouve la liberté, et nous offre une danse de joie comme remerciement, un hymne à la vie !

La baleine

c'est notre néchamah*

Le filet de pêcheur

C'est le yetser hara*, transparent, presque invisible, qui l'air de rien mais si puissant, nous éloigne de notre être réel, de ce que nous devons être vraiment.

Le petit couteau

Il représente nos "petites" prières que l'on croit insignifiantes, nos mitsvot*, nos suppliques de chaque jour, de chaque instant.

Les hommes

C'est nous, face à nos choix.

La volonté de fer

C'est le renforcement, l'espoir, la émounah*, le bitahon*...

La liberté

C'est la récompense de l'effort accompli : nous sommes heureux d'avoir libéré notre néchamah, d'être redevenus nous-même : une baleine libre de se mouvoir dans les eaux (de la Torah...)

La danse

Nous remercions H.* de nous avoir offert ce cadeau d'être libre pour accomplir Sa Volonté et contribuer au but de la création :

Révéler Sa grandeur en ce monde par les louanges, la danse, les chants (de la baleine...) dans la SIM'HA* de devenir ce qu'H. attend de nous !

(petite remarque supplémentaire : dans la vidéo, ces hommes ont dû ressentir inconsciemment la joie d'avoir libéré une partie d'eux-mêmes, joie telle qu'ils ne peuvent seulement l'exprimer par une cascade de rire !)

Lorqu'H. ne répond pas tout de suite à nos demandes, c'est pour créer une densité dans notre demande, comme un sillon profond creusé dans notre vie qui en lui-même vaut d'être créé, peut-être plus important que la réalisation de la demande elle-même. Si H. répond tout de suite, sillon impossible, juste la surface grattée. Ce sillon nous permet de nous réaliser.

Toute l'énergie qu'on investit dans la demande, la supplique, la prière, est aussi important, voire plus, que l'obtention de ce que l'on a demandé.

En priant, on crée quelque chose - On fabrique quelque chose : on fabrique son attachement à D. On densifie sa vie.

Une fois la demande agréée, elle est pleine, enrichie de toute la prière qui a précédé.

Si tout s'exauçait sur le champs, que nous resterait-il ?

Quand on demande à H. quelque chose avec insistance, on a la sensation que notre énergie déployée va contribuer à l'aquisition de la chose.

Or il n'en est rien, c'est simplement le bon vouloir généreux d'H. ou le bon non-vouloir pour notre bien, selon les cas, qui est la source de l'agrément de la prière.

Il faut demander, mais tout en se mettant en retrait le plus possible, faire abstraction de notre force et de notre volonté, rester neutre, afin de laisser la place à H. pour agir.

Finalement, cette force que l'on croit avoir, s'avère être caduque, et du coup, au lieu d'aider, provoque un sentiment latent d'échec, et alors on se désespère, on renonce, on parle à H. en geignant, croyant pouvoir faire partie de la réussite tout en n'y parvenant pas.

On sait notre faiblesse mais on se la voile par un excès d'assurance, et du coup on est déçu (parfois d'avance, ce qui finalement crée un blocage).

On pense ne pas avoir "réussi notre prière"

Il faut plutôt se mettre en sourdine, et laisser place à H. pour qu'il puisse agir :

Je demande, puis je me retire et laisse faire H.

Toujours se dire qu'on ne connait rien des tenants et des aboutissants.

BODED FLEURS

Ne pas perdre de vue que sous la houle se cache la Lumière...

Le silence murmurant du kottel...

Tu es le poète, Il est l'Architecte

H. t'envoie un problème, une épreuve ; tu lui demandes de t'aider = PRIERE

La prière, c'est la phrase, le poême que tu vas écrire : louange, renforcement, amélioration des midot*, attachement à H.

Le résultat de la prière (l'agrément ou non agrément à la demande) = le point qui se situe au bout de la phrase (la prière)

Ce point, ce n'est pas toi qui l'écrit, c'est H.

Tu écris la phrase, Il écrit le point.

Ce point, il peut venir plus tôt, plus tard, se transformer en virgule, en point virgule, en 2 points (:), en 3 points (...) en te donnant plus que ce que tu envisageais par exemple.

H. peut déplacer et transformer ce point à loisir et ainsi faire évoluer le poême (= ta vie) que tu écris :

Tu n'es en aucune manière l'auteur du point. Tu ne dois même pas t'en préoccuper.

Ton travail, c'est décrire le poême.

H. est l'Architecte de ta vie

Et quand bien même nous devrions connaître de dures épreuves, qu'H. nous en préserve, nous devons sûrement avoir la force de composer un poême, même s'il doit être triste. Un beau poême n'est pas toujours joyeux...

Chanter des louanges même dans l'épreuve

vagues

Lorsqu'on fait la amidah* (prière quotidienne) après Hitbodédouth*, c'est comme si on regardait le spectacle d'un artiste dans la salle de concert après être allé le visiter dans sa loge : on a un sentiment de proximité, d'intimité avec cette star ordinairement "intouchable".

bougainvillier

"L'essentiel de la vitalité provient de la prière

L'homme proche du service de la prière possède la vitalité, déborde d'énergie, éprouve la joie de vivre et peut témoigner sur lui-même qu'il vit au paradis dans ce monde-ci car l'essentiel de sa vitalité provient de la prière..."

Rav Arush

"Vivre avec la prière, c'est vivre avec HaChem

Vivre sans la prière, c'est vivre sans HaChem"

Rav Arush

Parfois on investit énormément dans un projet, louable, et on en oublie notre présent et toutes ses problèmatiques à résoudre, à prier pour.

On prie avec intensité sur cette chose et on en néglige ce qui a la priorité du moment.

Il se peut même que ce pour quoi on prie ne nous concerne pas : H. a peut-être prévu carrément autre chose pour nous, même si notre demande est louable.

En fait, prier est tout un art : savoir quoi demander, combien, dans quelle intensité,...

H. permets-moi de faire les bons réglages, dosages dans mes prières. Aide-moi à discerner ce sur quoi je dois prier, et dans quel ordre de priorité.